Je prends le temps de vous faire un petit CROA, pour laisser une trace de cette mini-observation qui fut très très courte, mais trop drôle.

Il était une fois un club astro heureux, et, il faut bien l’avouer, plus enclin à goûter à la dive bouteille qu’à scruter la divine sphère céleste. Nos pilotes allaient l’apprendre à leurs dépens. 

« À 20 h pile, on observe, qu’on se le dise » ! Faut dire qu’il faisait beau depuis une quinzaine de jours, que la Lune venait juste de redescendre  de son perchoir,, et que l’Expert, trépignant d’impatience, avait plein de nouveaux trucs à nous montrer.

Nos deux pilotes sortirent donc vaillamment monter les téléscopes, dans le froid et le vent, pendant que leurs copains des étoiles s’attablaient joyeusement devant un copieux casse-croûte, histoire de fêter dignement les anniversaires de Michel A et de Raymond.

Oubliés, les téléscopes, les étoiles et Sirius b, concurrencés par une avalanche de délicieux vins blancs, du plus sucré au moins sucré, soigneusement choisis par Raymond ! 

La fête battait son plein quand nous vîmes arriver deux êtres emblousonnés et encapuchonnés, réclamant, à grands cris, des observateurs. Mince, c’est qu’on les avait -presque- oubliés…. 

Deux sacrifiées (plus poussées par la compassion que par la curiosité ?) décidèrent d’aller braver les éléments et d’accompagner les malheureux. 

Et notre Expert put enfin partager ses nouveaux chouchous :

– Dans le magnifique Orion -enfin, je crois- (faut en profiter, il va bientôt prendre ses quartiers d’été), du côté de Rigel, la nébuleuse de Hubble, belle, petite, floue et allongée, 

– Sigma Orionis, un groupe de cinq étoiles très joliment positionnées, 

– L’amas ouvert Arkansos…ou Ankrasos…ou Korasos…, au cœur étincelant, magnifique. 

– M 51, le Tourbillon, pas mal du tout, ce soir. 

– M81, la galaxie de l’Aiguille, étonnamment semblable à notre Voie Lactée vue par la tranche, de l’intérieur,  dont Pierre venait juste de nous montrer la photo. 

– La galaxie de la Baleine, toujours sans son baleineau, le ciel manquant de pureté.

– L’épée d’Orion, aux trois étoiles -non stellaires, notez bien-, nichées dans un douillet cocon tout flou. 

Nous décidons de rentrer nous réchauffer au Cabernet et diverses autres douceurs éthyliques. 

Et là, force est de constater que la joyeuse troupe a complètement oublié que cette soirée était dédiée à l’observation. Je vois les cheveux de l’expert qui s’arrachent tout seuls sous le bonnet, et deux yeux qui expriment une stupéfaction totale. 

Dans l’ivr… l’hilarité générale, les frigorifiés pilotes se réchauffent sous l’amoncellement de victuailles, leurs protestations vite étouffées par le plaisir de se retrouver autour de la tablée, à siroter le divin Cabernet, à qui l’on devrait décerner le Prix Nobel de la Paix ! f